Parcourant quelque instant d’heureuse solitude
Le chemin qu’a quitté la foule paresseuse
Gravissant mes plateaux j’avais pris l’habitude
De voler à la vie des matinées fugueuses.
Au détour d’un sentier, devant un petit bois,
Je m’arrêtais souvent au seuil d’un vieil abri
Qui pour le paysan par l’orage surpris
N’était pas sa maison mais était un bon toit.
Entourée d’herbes d’or, qu’un vent mutin chahute,
Erodée par les pluies, c’était une cadole.
Du peuple des fourmis la longue farandole
Piétinait l’arrondi, de la blanche cahute.
Sous l’azur parsemé de moutonnants nuages,
Des jeunes blés vert clair la crinière soyeuse
Encerclait l’édifice immobile et sans âge
D’une danse rythmée, légère et vaporeuse.
À coups d’ailes planant, l’alouette conteuse
Entamait la chanson longue et mélodieuse
Qui narrait dans sa langue, interdite aux humains,
Les ciels illuminés d’exotiques confins.
Taquinant l’araignée lovée entre les pierres
Disjointes de l’entrée dont l’étroitesse étonne,
S’affairait la mésange qu’on dit charbonnière
Pour nourrir sa couvée de six gorges gloutonnes.
Ma Cadole


N’hésitez pas à me laisser un commentaire, une suggestion ou un avis.