L’Envol des Mots

Philippe Béhin-Stroud, écrivain public.

Chanson océane.

De tous temps le marin de l'océan immense
Redouta plus que tout l'étrange mélopée
De ces femmes-poissons, que son étrave offense,
Qui raviraient son cœur, par leur chant chaviré.

Et pourtant, matelot, des hommes de la mer,
La vaine poésie est fade en vérité
Comme frêle et chétive est la coque de fer
Qu'une vague ennuyée suffit à balayer.

Dans le sein ténébreux de cette onde effrayante
Qu'un timide rayon hésite à pénétrer
Les âmes des noyés éternellement hantent
Les coursives rongées des épaves rouillées.

Les ombres ballottées des hommes engloutis
Partagent la magie des noires eaux glacées
Contemplant médusés le spectacle ahuri
De la souple baleine, paisible cétacée.

Elle glisse indolente en une course lente
Et rêve de l'ivresse des vastes profondeurs
Que scrutent tendrement ses yeux pleins de candeur
Et qu'inlassablement ses vocalises chantent.

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