L’Envol des Mots

Philippe Béhin-Stroud, écrivain public.

Siegfried Idyll



À Cosima Wagner

J’ai comme un souvenir d’un matin idéal
Où célébrant un fils trop longtemps attendu
Le maître fit jouer le présent musical
Par l’orchestre restreint au sourire entendu.

Dans l’étroit escalier chaque instrument complice
Avait en grand secret pris sa place assignée
Pour attendre patient l’heure d’entrer en lice
Et de faire vibrer les notes alignées.

Cosima apparut encore ensommeillée :
Sous la main virtuose quelques cordes choisies
Enchantèrent Tribschen à peine réveillée
Dont les pierres toujours demeurent ébahies.

C’est une nostalgie, une magie des lieux,
Qui exaltent mes sens et me rendent joyeux
Car silencieusement le poème idyllique
Y sublime les airs de son vol onirique.

Philippe Béhin-Stroud


Le fameux escalier où Siegfried Idyll fut joué pour la première fois au matin du 25 décembre 1870. (Photo Philippe Béhin-Stroud, août 2010)

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