Je vous propose ici un court avant-goût d’une nouvelle que j’ai écrite au début de cette année, après une visite à Gérone. Elle sera éditée dans quelques temps in extenso.
Consumata, nouvelle fantastique :
Diego Calderón un Géronais aisé acquiert une maison haut de gamme proche de la mer. La folie le guette à la suite d’étranges découvertes.
Extraits :
« Quinze jours s’étaient écoulés depuis son emménagement, quand Diego trouva un carton non encore ouvert dans la penderie de l’entrée. Ce n’était pas un de ses cartons de déménagement, ni un de ces emballages cartonnés qui protègent les objets neufs, mais plutôt une vieille boîte marron de réemploi. « Tiens, j’ai oublié d’en déballer une… » se dit-il avec étonnement. Il regarda d’abord l’objet sans vraiment oser l’ouvrir. La boîte, scotchée avec soin, ne lui disait rien. Il ne se souvenait ni d’avoir emballé ainsi quoi que ce soit, ni en avoir vu une semblable parmi le petit nombre de celles qu’il avait confiées au transporteur, et qui contenaient des objets usuels. Peut-être y avait-il eu une erreur. Pourtant non, une inscription au feutre noir énonçait d’une écriture inconnue et régulière « chambre Diego ». Cette inscription sans équivoque poussa Diego à défaire le carton. (…)
(…) Le lendemain, Diego avait oublié sa surprise de la veille. Il ne comprenait pas davantage l’objet de la plaisanterie qu’on lui avait faite, mais il pensa que l’auteur inconnu finirait bien par se révéler. Au demeurant, la blague était plutôt bon enfant. Avant de partir pour son bureau, il voulut, comme chaque matin, prendre au moins un café au lait. (…) En ouvrant le placard mural de la cuisine, il fut saisi d’effroi : les verres, bien rangés par ordre de taille dans un soucis d’esthétique, semblaient être bien plus nombreux que la veille. (…) Il était certain de ne pas les y avoir placés. Il vivait seul désormais, il n’avait pas pu oublier qu’il les avait mis là. Et d’ailleurs jamais il n’aurait placé autant de verres sur un même rayon. On avait dû s’introduire chez lui. (…) »


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